Je ne pensais pas que c'était aussi difficile de clouer une banderole ! » s'exclame un papa, marteau à la main. Depuis quelques jours, c'est l'ébullition dans les cantons de Luchon et Saint-Béat. Bombes de peinture à la main, les parents d'élèves se sont transformés en professionnels de la manifestation. Plus aucun drap blanc usagé dans les armoires familiales, ils ont trouvé une seconde vie militante. « Moi, c'est la première fois que je fais tout cela, explique en riant une maman. C'est important d'être actif, je me bats pour mes enfants ! » s'exclame-t-elle avant de regarder, satisfaite, la banderole qui vient d'être achevée. Des ateliers du même genre se déroulent un peu partout dans les vallées du Luchonnais. À Cazeaux, c'est une bétaillère qui se retrouve entièrement couverte de slogans réclamant le classement en zone montagne. « Nous avons rencontré l'inspecteur à Saint-Gaudens, raconte Stéphanie, comme promis, les maires lui ont communiqué les dossiers retraçant tous les aménagements effectués pour attirer des jeunes dans la vallée. L'inspecteur nous a écoutés, mais nous restons très mobilisés, on ne sait jamais ». « Nous avons rencontré le sous-préfet, reprend Josiane Ger, présidente de la FCPE à Luchon. Nous lui avons exposé les problèmes école par école et nous lui avons précisé que seule l'application de la loi montagne de 1985 pourrait sauver nos écoles ». À l'appel des deux fédérations de parents d'élèves, une grande manifestation est prévue samedi. Le rendez-vous est fixé à 10 heures, rond point de Chaum. Le cortège se mettra en route en fin de matinée afin de rejoindre Luchon pour défiler sur les allées d'Etigny. Les onze maires de la vallée du Larboust ont proposé en conseil municipal une délibération demandant l'application de la zone montagne. À Luchon, elle sera soumise au vote ce soir, à 18 heures. Parents et enseignants iront manifester à Luchon La mobilisation continue chez les parents d'élèves et les enseignants contre la fermeture annoncée de classes dans les établissements scolaires du canton de Saint-Béat. Rendez-vous est donné aux élus, citoyens, parents et personnels de l'enseignement à manifester à 10 heures au rond-point de Chaum. Un convoi de véhicules se mettra en route lors d'une opération escargot, en direction de Luchon avant de défiler dans les rues de la cité thermale. L'académie de Toulouse refuse de reconnaître la classification en zone montagne des deux cantons, ce qui engendre une obligation de même effectif dans les classes de Toulouse que dans celles du haut-Comminges. L'Ariège et les Hautes-Pyrénées dont les contraintes liées à la situation géographique et aux transports sont identiques, sont eux classés montagne. Parents et enseignants veulent que les deux cantons de Saint-Béat et de Luchon soient dotés des mêmes spécificités et que les effectifs soient adaptés à la particularité des régions montagneuses. Si le classement en zone montagne n'est pas obtenu, à Saint-Béat, une classe de primaire sera fermée dès la rentrée prochaine tandis qu'au collège, seulement une langue vivante sera proposée aux élèves de 6e les 4e seront eux réunis dans une même classe, qu'ils aient choisi anglais ou espagnol. L'option latin ne sera plus proposée. Mais le cas de Saint-Béat se pose de manière identique dans le canton voisin de Luchon. Publié le 21 mars 2008 à 09h18 Auteur : V.B.
21 mars 2008 La dépêche du midivendredi 21 mars 2008
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